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François Baucher

15 octobre 2023

L'imposture

baucher

Comme quoi, il ne suffit pas d'avoir lu tous les livres pour savoir dresser un cheval. Ne vous faites pas avoir. Le mélange parfait de bêtise, d'incompétence et de narcissisme.

Lien de secours au cas où la vidéo ne fonctionnerait plus  https://ledesastrebaucheriste.blogspot.com/2023/10/blog-post.html

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11 septembre 2023

Contre Baucher et le Bauchérisme

L'article que l'on peut lire également ici http://heart.bar.ranch.free.fr

Pourquoi parler de François Baucher et de cette équitation qui… n’est pas la notre ? Parce que si on lit attentivement certains textes d’époques, on est enthousiasmé d’y trouver des choses qui ne sont pas si éloignées de nos propres préoccupations : est-il si surprenant que des hommes de cheval glorifient « l’obéissance libre » de leur monture exactement de la même manière que nous voulons préserver la « willingness » de la notre ?

Ce qui est amusant, c’est de constater que les conflits d’autorité autour du cheval et les polémiques ne sont pas choses nouvelles… Chaque génération, devant tout réapprendre, coincée entre les impératifs contradictoires de s’inscrire dans une tradition et de prétendre à la rénovation, se cherche une méthode et un maître… Toute la difficulté se situe peut-être dans le fait que, bien souvent, ce sont les gens qui n’y connaissent rien qui font la renommée du maître !!

Le génie de Baucher réside peut-être moins dans son savoir équestre (lequel, après le déplorable accident de 1855, est d’ailleurs passé d’un extrême à l’autre – la seconde manière reniant absolument tout de la première) que dans l’orchestration de sa communication et dans la constitution d’un réseau d’influence. Il est aujourd’hui difficile de juger si le savoir-faire réel de François Baucher n’a pas été quelque peu magnifié et amplifié par une volonté implacable de le faire savoir… de ce point de vue là, il semble bien avoir réussi puisque, près de 170 ans plus tard, son nom est l’un des rares dont tout le monde se souvienne !

Évidemment, si l’on se contente de lire les livres de Baucher et de ses admirateurs, on pourrait presque se convaincre que la méthode est nouvelle, efficace et nécessaire… Mais, il faut impérativement lire en parallèle les textes qui se dressent contre les prétentions du Bauchérisme et contre l’auto-promotion continuelle de Baucher.

« l’ami de la cavalerie et de la vérité » Antoine Flandrin, ancien écuyer-professeur de Saumur, est incontestablement le plus véhément. Ce qui l’étonne le plus, c’est qu’en définitive la pratique ne colle pas avec la théorie proclamée :

« nous cherchons en vain les fruits promis par la méthode, des chevaux dans la main, ramenés, équilibrés et dominés, sinon complètement, du moins y étant acheminés ; au lieu de cela, que voit-on dès que la vitesse arrive ? des chevaux le nez en l’air, tout en émoi, conduits en général par à-coups, par vigueur du poignet, car l’éperon est là, presque toujours en action. » (p14)

La description qu’il donne de la démonstration que firent, à Saumur, Baucher et ses élèves (lesquels sont qualifiés d’ardents et de fanatiques) est terrifiante, sans appel : « [...] il y a des chevaux qui deviennent de plus en plus difficiles, les uns se jettent sur les murs, on en a même vu se précipiter la tête dans les coins et y rester comme cloués quelque éperonnés qu’ils fussent »

De l’emploi « mal compris et exagéré » des éperons, il en est souvent question dans cet autre texte, anonyme celui-là, écrit par « un officier de cavalerie » qui renvoit Baucher à son lieu de travail habituel : « C’est au cirque, à la clarté du lustre, [...] qu’il faut le voir labourer à coup d’éperons les flancs meurtris de Capitaine ou de Topaze » ! (C’est d’ailleurs ce même lustre qui tombera sur la tête du pauvre Baucher, le 7 mars 1855).

« flexions cruelles »

Cet officier anonyme reproche à Baucher « l’emploi des deux mains » et de la rêne directe, et préconise quant à lui « un moyen plus déterminant, plus simple, plus militaire, celui de la rêne contraire » ! Ces deux mains aboutissent au « ramener excessif de la tête » que l’on obtient « à l’aide des flexions cruelles » et de l’assouplissement de l’encolure que Baucher pratique sans « discernement ». S’adressant directement à Baucher : « Vous soumettez tous les chevaux au même régime ; moi je veux que l’on agisse autrement, que l’on consulte leur âge, leurs forces, leurs dispositions naturelles ou acquises, leur sensibilité essentiellement variable, leur construction bonne ou mauvaise » !

« obéissance libre »

« Le résultat définitif que M. Baucher se propose est l’anéantissement complet des forces instinctives du cheval. Les principaux moyens qu’il emploie pour y atteindre consistent dans l’assouplissement de l’encolure et des hanches, le ramener et les attaques progressives de l’éperon. Or, les moyens sont absurdes, et le résultat serait un crime. Comment ! paralyser, briser, anéantir les forces spontanées du cheval, et lui substituer les forces du cavalier ! Mais, neuf fois sur dix, c’est le contraire qu’il conviendrait de faire, attendu qu’il y a beaucoup plus de chevaux auxquels on pourrait confier un homme, que d’hommes auxquels on peut confier un cheval. Entreprendre sérieusement de détruire les forces instinctives de sa monture, c’est tout simplement prouver qu’on ignore les plus nobles qualités du cheval, ou qu’on est incapable de les apprécier. J’en appelle à tous les hommes aimant sincèrement l’équitation, à tous ceux qui ont jamais poursuivi un cerf pendant six heures au galop d’un cheval rapide et loyal, et je leur demande s’ils échangeraient un seul instant la généreuse ardeur d’une jument pur-sang, son obéissance libre, sa franchise vaillante, contre l’action pénible et restreinte du malheureux animal abattu que prépare le système de la destruction des forces instinctives. » (Un officier de Cavalerie)

 

ourquoi parler de François Baucher et de cette équitation qui… n’est pas la notre ? Parce que si on lit attentivement certains textes d’époques, on est enthousiasmé d’y trouver des choses qui ne sont pas si éloignées de nos propres préoccupations : est-il si surprenant que des hommes de cheval glorifient « l’obéissance libre » de leur monture exactement de la même manière que nous voulons préserver la « willingness » de la notre ?

Ce qui est amusant, c’est de constater que les conflits d’autorité autour du cheval et les polémiques ne sont pas choses nouvelles… Chaque génération, devant tout réapprendre, coincée entre les impératifs contradictoires de s’inscrire dans une tradition et de prétendre à la rénovation, se cherche une méthode et un maître… Toute la difficulté se situe peut-être dans le fait que, bien souvent, ce sont les gens qui n’y connaissent rien qui font la renommée du maître !!

Le génie de Baucher réside peut-être moins dans son savoir équestre (lequel, après le déplorable accident de 1855, est d’ailleurs passé d’un extrême à l’autre – la seconde manière reniant absolument tout de la première) que dans l’orchestration de sa communication et dans la constitution d’un réseau d’influence. Il est aujourd’hui difficile de juger si le savoir-faire réel de François Baucher n’a pas été quelque peu magnifié et amplifié par une volonté implacable de le faire savoir… de ce point de vue là, il semble bien avoir réussi puisque, près de 170 ans plus tard, son nom est l’un des rares dont tout le monde se souvienne !

Évidemment, si l’on se contente de lire les livres de Baucher et de ses admirateurs, on pourrait presque se convaincre que la méthode est nouvelle, efficace et nécessaire… Mais, il faut impérativement lire en parallèle les textes qui se dressent contre les prétentions du Bauchérisme et contre l’auto-promotion continuelle de Baucher.

 

« l’ami de la cavalerie et de la vérité »

Antoine Flandrin, ancien écuyer-professeur de Saumur, est incontestablement le plus véhément. Ce qui l’étonne le plus, c’est qu’en définitive la pratique ne colle pas avec la théorie proclamée :

« nous cherchons en vain les fruits promis par la méthode, des chevaux dans la main, ramenés, équilibrés et dominés, sinon complètement, du moins y étant acheminés ; au lieu de cela, que voit-on dès que la vitesse arrive ? des chevaux le nez en l’air, tout en émoi, conduits en général par à-coups, par vigueur du poignet, car l’éperon est là, presque toujours en action. » (p14)

 

La description qu’il donne de la démonstration que firent, à Saumur, Baucher et ses élèves (lesquels sont qualifiés d’ardents et de fanatiques) est terrifiante, sans appel : « [...] il y a des chevaux qui deviennent de plus en plus difficiles, les uns se jettent sur les murs, on en a même vu se précipiter la tête dans les coins et y rester comme cloués quelque éperonnés qu’ils fussent »

De l’emploi « mal compris et exagéré » des éperons, il en est souvent question dans cet autre texte, anonyme celui-là, écrit par « un officier de cavalerie » qui renvoit Baucher à son lieu de travail habituel : « C’est au cirque, à la clarté du lustre, [...] qu’il faut le voir labourer à coup d’éperons les flancs meurtris de Capitaine ou de Topaze » ! (C’est d’ailleurs ce même lustre qui tombera sur la tête du pauvre Baucher, le 7 mars 1855).

« flexions cruelles »

Cet officier anonyme reproche à Baucher « l’emploi des deux mains » et de la rêne directe, et préconise quant à lui « un moyen plus déterminant, plus simple, plus militaire, celui de la rêne contraire » ! Ces deux mains aboutissent au « ramener excessif de la tête » que l’on obtient « à l’aide des flexions cruelles » et de l’assouplissement de l’encolure que Baucher pratique sans « discernement ». S’adressant directement à Baucher : « Vous soumettez tous les chevaux au même régime ; moi je veux que l’on agisse autrement, que l’on consulte leur âge, leurs forces, leurs dispositions naturelles ou acquises, leur sensibilité essentiellement variable, leur construction bonne ou mauvaise » !

« obéissance libre »

« Le résultat définitif que M. Baucher se propose est l’anéantissement complet des forces instinctives du cheval. Les principaux moyens qu’il emploie pour y atteindre consistent dans l’assouplissement de l’encolure et des hanches, le ramener et les attaques progressives de l’éperon. Or, les moyens sont absurdes, et le résultat serait un crime. Comment ! paralyser, briser, anéantir les forces spontanées du cheval, et lui substituer les forces du cavalier ! Mais, neuf fois sur dix, c’est le contraire qu’il conviendrait de faire, attendu qu’il y a beaucoup plus de chevaux auxquels on pourrait confier un homme, que d’hommes auxquels on peut confier un cheval. Entreprendre sérieusement de détruire les forces instinctives de sa monture, c’est tout simplement prouver qu’on ignore les plus nobles qualités du cheval, ou qu’on est incapable de les apprécier. J’en appelle à tous les hommes aimant sincèrement l’équitation, à tous ceux qui ont jamais poursuivi un cerf pendant six heures au galop d’un cheval rapide et loyal, et je leur demande s’ils échangeraient un seul instant la généreuse ardeur d’une jument pur-sang, son obéissance libre, sa franchise vaillante, contre l’action pénible et restreinte du malheureux animal abattu que prépare le système de la destruction des forces instinctives. » (Un officier de Cavalerie)

« il y a beaucoup plus de chevaux auxquels on pourrait confier un homme, que d’hommes auxquels on peut confier un cheval » Un officier de Cavalerie, 1843

11 septembre 2023

Baucher par Jules Janin

Dans le système Baucher, le cheval n’a plus ni volonté, ni intelligence, ni souvenir. Il n’est plus qu’une machine, ou, si vous aimez mieux, une force obéissant aux moindres mouvements que lui transmet le cavalier, sans que la moindre résistance soit possible.

Jules Janin, Un été à Paris, 1843

6 septembre 2023

Le bauchérisme aujourd'hui

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5 février 2018

"Dans le système Baucher, le cheval n’a plus ni

"Dans le système Baucher, le cheval n’a plus ni volonté, ni intelligence, ni souvenir. Il n’est plus qu’une machine, ou, si vous aimez mieux, une force obéissant aux moindres mouvements que lui transmet le cavalier, sans que la moindre résistance soit possible."

Jules Janin, Un été à Paris, 1843

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11 septembre 2017

C.Raabe à propos de la méthode Baucher

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8 août 2017

Baucher

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(L'Information Hippique, 1966)

8 août 2017

Baucher par M.Henriquet (2)

Alors qu'en 1833 devaient encore exister des témoins de l'âge d'or, les milieux équestres français s'enthousiasmèrent pour celui qui écrivait que jusqu'alors « la science équestre n'existait pas et qu'elle était à créer... ». François Baucher formulait la base de sa méthode en 1842 : « Il faut détruire les forces instinctives et les remplacer par les forces transmises. » Par là, il entendait la destruction chez l'animal de la possibilité de résister en pratiquant sur le système musculaire des assouplissements partiels : flexions isolées de toutes les parties du corps, en place et à pied d'abord, puis à cheval.

Première manière

Une fois l'animal « décomposé », Baucher arrivait, à l'aide de « temps de mains » et de vibrations, jointes à l'enserrement du cheval par les jambes, aux attaques de l'éperon, de la cravache, à imposer un équilibre artificiel où le cavalier « ne portait rien dans les bras mais portait le cheval dans les jambes » (général L'Hotte). Le rassembler était l'aboutissement du préparer : « Le cheval assoupli, placé, léger et supportant les attaques, concentré à l'aide d'effets d'ensemble prolongés, toutes les forces de l'animal entre les jambes du cavalier, qui, dès lors, ayant toutes les forces transmises à sa disposition, en réglait le jeu à son gré. »

Utilisées par Baucher avec tout son génie, ces formules quasi mécaniques firent son immense réputation. L'Europe entière commentait sa méthode et connaissait ses chevaux. C'est en 1842 qu'eut lieu la fameuse tentative d'expérimentation de la méthode dans l'armée. Pour des raisons aussi politiques que techniques, elle fut un demi-échec et n'eut pas de suite officielle, malgré l'intérêt qu'elle souleva chez de nombreux officiers de cavalerie.

La plupart des disciples de Baucher – et ils étaient nombreux – obtinrent des résultats très inégaux ; ceux qui connurent une certaine renommée, qui devinrent même des écuyers réputés, firent preuve d'un sérieux déviationnisme.

Seconde manière

Après l'accident de 1855 qui le priva d'une partie de ses moyens, Baucher mit au point une seconde manière. Objectif et principes restant les mêmes, les moyens évoluaient vers une grande délicatesse et un usage plus réduit des forces du cavalier : élévation de l'encolure par soutien des poignets qui, en décontractant la mâchoire, provoque, au même titre que le ramener, un transport du poids vers l'arrière ; mains sans jambes et jambes sans mains ; appui progressif des jambes et des éperons ; décomposition de la force et du mouvement (s'arrêter et décontracter à chaque résistance) ; recherche de la légèreté aux jambes comme à la main ; suppression des éperons à cinq pointes, utilisation du mors de filet ; rétablissement de la légèreté par les « demi-arrêts » et vibrations.

L'inspiration de sa seconde manière semble être venue à Baucher le jour où il déclara : « Voyez le cheval courant dans la prairie, quelle souplesse et quelle légèreté dans les mouvements ! » Jamais le maître ne fut aussi près de la vérité : retrouver l'équilibre du cheval libre. On ne peut affirmer qu'il l'atteignit, puisque, à la suite de son accident, il cessa de présenter ses chevaux en public. En dehors de l'enthousiasme que Baucher exprima lui-même sur ses résultats d'alors, on ne possède que les témoignages de ses deux plus fidèles disciples : le général Faverot de Kerbrech et le général L'Hotte.

Il faut d'ailleurs reconnaître que si ces moyens eux-mêmes marquent un énorme progrès sur la première manière, ils ne permettent pas tous, semble-t-il, d'atteindre l'objectif fixé. On n'en est plus à opposer constamment les mains et les jambes pour créer par contrainte un équilibre artificiel, mais on reste loin de la conception rêvée : l'équilibre du cheval par lui-même, sous un cavalier dont la préoccupation est de n'intervenir et de ne se faire sentir qu'avec une discrétion totale.

La nouveauté du bauchérisme, sa précision didactique d'apparence scientifique étaient faites pour séduire la pensée du XIXe siècle. C'est par l'application d'aides parfois violentes, mais adroites, que Baucher obtenait les attitudes sollicitées. Il montait des chevaux pour la plupart de sang anglais, construits dans un équilibre artificiel plus propre à étendre qu'à rassembler. Les « bauchérisations » appliquées par l'auteur étaient de véritables prises auxquelles les chevaux devaient céder. Rien, toutefois, dans l'arsenal bauchériste, ne permet d'obtenir l'incurvation harmonieuse de l'ensemble qui assouplit et amène le cheval à s'équilibrer de lui-même.

Le bauchérisme fut incapable de survivre à ses excès, puis à ses contradictions. Il laisse cependant quelques principes valables : la mise progressive à l'éperon, l'absence d'opposition de mains et de jambes, les flexions à pied sur les chevaux contractés, un rassembler applicable aux chevaux raides et déséquilibrés, les balancers de la main qui redressent l'avant-main.

On sait ce que l'équitation actuelle n'a pas su garder de l'école de Versailles ; on voit chaque jour qu'elle n'a pas profité vraiment des derniers enseignements de Baucher, qui proscrivait les oppositions d'aides et prêchait la légèreté.

Rien dans la pensée et dans la technique contemporaines de l'art équestre n'est très nouveau et, en tout cas, en progrès sur ce qu'offraient les anciens. Au bilan des réalisations modernes, il faut porter les allures allongées et rasantes qui, si elles possèdent quelque intérêt sur les terrains de courses ou dans les déplacements hippomobiles, sont l'antithèse du rassembler, ce critère du parfait équilibre. La conséquence de cette décadence apparaît déjà dans les épreuves de dressage du plus haut niveau : le passage et le piaffer y sont pratiquement inexistants ou à peine ébauchés. Plusieurs membres des jurys internationaux officiels demandent déjà leur suppression des programmes de compétition. Ces airs sont cependant les preuves irréfutables de l'équilibre total qui hausse l'équitation au niveau de l'art.

Michel HENRIQUET

25 février 2015

Baucher par Michel Henriquet

"Baucher a travaillé des chevaux de sang anglais et a obtenu des résultats grâce à un talent diabolique et à des moyens qui aujourd’hui lui feraient vrai-
semblablement jeter des pierres même par ses admirateurs. Il usait d’une certaine force et d’une certaine contrainte (il n’est que de faire référence à ses propos et à ceux du Général L’Hotte qui se demandait comment ils pouvaient encore avoir des jambes après l’abus qu’ils en avaient fait).
Il a tout de même formulé dans ses ouvrages pas mal d’indications équestres (que les écuyers du 18e siècle ont passé sous silence parce que coulant de source) grâce auxquelles on a pu percevoir certains procédés non décrits auparavant (exemple: quand un cheval se contracte, il faut l’arréter, l’équilibrer à l’arrèt et repartir. Mais on ne peut pas imaginer, quand on l’a lu et qu’on s’en est pénétré, que La Guérinière n’en aurait pas fait autant). Sur certains points, donc, honneur à Baucher. Mais il en est d’autres qui vont‘ tellement à l’encontre de la philosophie que nous ont transmise les écuyers du 18° siècle que je ne peux absolument pas accepter Baucher en bloc. Il montait des chevaux impropres à la haute école et voulait relever cette espèce de défi en se voulant novateur coûte que coûte, quitte à se priver des moyens utilisés jusque-là."

 

 

25 novembre 2013

Baucher vu par son élève, l'Hotte

... voici ce qui caractérisait alors les pratiques dont Baucher faisait faire l'application.
... L'emploi des éperons était sévère et souvent renouvelé ; les effets d'ensemble, d'une grande fréquence, et c'est au talon du dehors qu'il fallait faire appel pour les "tourner", les départs au galop et les changements de pied.

Les flexions de la mâchoire, en allant jusqu'à la complète ouverture de la bouche, dépassaient le nécessaire....
Je crois devoir m'étendre sur les conséquences qu'entraînaient les flexions de l'encolure, telles qu'elles étaient pratiquées. Poussées à ce point, elles amollissaient, affaissaient l'encolure dont l'attitude, le ressort exercent une si grande influence sur l'ensemble des forces de l'animal, sur ses dispositions impulsives particulièrement. Le cheval se trouvait alors éteint dans son perçant, dans son ambition du mouvement en avant, qui doit se manifester constante. D'autre part, ces flexions allaient au delà de ce qui est nécessaire pour assurer la soumission de l'encolure, et elles dépassaient le but sans l'atteindre efficacement....D'une manière générale, on peut dire que, dans le travail en place, on dénouait trop. Alors, une fois en mouvement, il fallait savoir renouer. Mais la franchise d'impulsion s'obtenait difficilementnt, par suite du travail même auquel l'encolure avait été soumise, de son affaissement surtout, qui, en outre, prédisposait les jarrets à s'engager sous la masse plutôt qu'à chasser en avant.....
De là, nécessité d'actions persistantes et énergiques des jambes, puis des éperons. Ceux employés à cette époque avaient les mollettes fortement dentelées, et les flancs des chevaux en portait les traces sanglantes. Baucher reprochait alors volontiers aux chevaux de manquer de chasse.

19 mai 2012

Le bauchérisme en images (photographies de 1920)

Le bauchérisme en images (photographies de 1920)

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11 janvier 2012

Examen de la méthode Baucher Gerhardt, élève de

Examen de la méthode Baucher

Gerhardt, élève de la première période, écrit (dans "la Vérité sur la Méthode Baucher ancienne et nouvelle", 1869) que l"Allemand Christoff Jacob Liebens publia un "Reitbuch", en 1965, qui contient les principes même du bauchérisme, et qu'un autre Allemand, Louis Hünersdorf, Maître Ecuyer de SAR le prince de Hesse, publia à Cassel, en 1791, un ouvrage dans lequel se trouvent des procédés qui permettent de penser que Hünersdorf fut aussi un précurseur de Baucher.

Le fait que ces deux ouvrages allemands, parus, l'un cinquante ans et l'autre cent quatre-vingts ans avant la "Nouvelle méthode", contiennent des conceptions et des procédés revendiqués par Baucher ne permet pas pour autant d'accuser ce dernier de plagiat. Baucher a tout simplement découvert un ensemble de vérités qui, à son insu, constituait l'ancienne école allemande ....

29 décembre 2011

Modèles, aptitudes et écoles Il est bien évident

Modèles, aptitudes et écoles

Il est bien évident que modèles et aptitudes orientent le travail de l'écuyer, peuvent même bouleverser ses conceptions fondamentales de l'art équestre. Le bauchérisme, qui donne le spectacle d'attitudes outrées, d'airs baroques et d'un simulacre de rassembler, est né avec l'engouement de l'époque pour le pur-sang anglais : longiligne par excellence, séléctionné sur la seule aptitude à la vitesse et donc aux allures rasantes développées sur l'équilibre sur les épaules. L'Ecole de Versailles, qui elle, recherchait des chevaux brillants à la parade et mobiles au combat, a poussé l'étude du rassembler à un degré peut-être inégalé ... et ses écuyers affectionnaient avec bon sens des races de brévilignes, présentant de solides aptitudes dans ce domaine.

7 décembre 2011

Mains sans jambe, jambes sans main (« Dressage

baucher-selfportrait

Mains sans jambe, jambes sans main (« Dressage méthodique du cheval de selle »)

« On doit appliquer dès le commencement le principe : jambes sans main, mains sans jambe ».

Le respect de cette formule lumineuse permet d’éviter que des interventions simultanées et contradictoires ne viennent à émousser la sensibilité du cheval aux mains et aux jambes du cavalier, à entamer sa confiance envers l’homme. A côté de cette rigueur, pleine de sagesse et de délicatesse, qui prescrit l’emploi alterné des aides propulsives et rétropropulsives, Baucher donne une place importante à « l’effet d’ensemble ». Fidèle aux derniers enseignements de son maître, le général F.de Kerbrech nous dit à ce sujet : « il devient possible au cavalier d’enfermer, d’emprisonner son élève quand il est nécessaire, entre le mors et les éperons, de façon à étouffer dans son germe, toute tentative de défense : en rapprochant du corps la main de bride et en fermant les jambes jusqu’à un appui franc, continu et énergique des deux éperons, on produit ce qu’on appelle l’effet d’ensemble sur l’éperon » … « L’animal s’aperçoit  vite qu’il lui est impossible de résister. Le sentiment de son impuissance l’amène à renoncer à la lutte. Son moral est dompté  et il se résigne à obéir ».

Voilà, mon général, qui ressemble fort à une mise aux arrêts interrompant un dialogue où le subalterne risquait d’avoir le dernier mot … et qui, malgré le résultat, n’implique en rien que le supérieur hiérarchique, à cours d’arguments, ait raison !

L’effet d’ensemble est une arme redoutable et à double tranchant ; le bauchérisme lui-même en donne quelques preuves.  Le principe : mains sans jambe et jambes sans main, a été énoncé par Baucher dans le but de palier les méfaits de l’application que faisaient ses élèves de l’effet d’ensemble, conçu antérieurement.   L’écuyer exceptionnel que fut Etienne Beudant, signala à sa manière les dangers de l’effet d’ensemble, affirmant avec modestie qu’il ne se jugeait pas assez adroit pour l’employer… propos révélateurs dans la bouche d’un cavalier aussi talentueux , et qu’on ne peut taxer de trahison envers le bauchérisme !

Enfin, le terme d’ »effet » semble indiquer que le procédé est infaillible, qu’il coule de source et s’impose de lui-même. Quand on constate que bien des défenses sont précisément causées par un emploi contradictoire des aides, on peut penser que le terme préjuge du résultat, et que le cheval ne se rend à ces « actions d’ensemble » que par un conditionnement progressif. Dans la terminologie bauchériste, come au plan des moyens appliqués à leur obtention, « rassembler » et « effet d’ensemble » se distinguent assez mal. Citons encore le général : « Pour demander le rassembler, se mettre d’abord sur la piste. Etant arrêté, placer son cheval bien droit et le rendre léger ; puis vibration altérenée des deux jambes, en retenant doucement de la main ». Précision de l’auteur quant à l’emploi de l’effet d’ensemble dans l’étude du rassembler : « Lorsque après le rassembler, on arrêt par un effet d’ensemble, il est préférable que les jambes du cheval ne restent pas engagées sous la masse. L’effet d’ensemble doit rétablir le ramener et redonner à l’animal ses lignes normales d’aplomb ». Il y a de quoi dérouter les plus fervents ! Comment concevoir en effet, que par des interventions accrues  des jambes, le cheval doit annuler l’engagement des postérieurs, réclamé dans l’instant qui précédait ? Le cheval aurait-il à comprendre que le cavalier, une fois de plus, condamne une initiative malheureuse ou mâte une rébellion ?

7 décembre 2011

Partisan au piaffer Le piaffer de Baucher

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Partisan au piaffer

Le piaffer de Baucher

L’examen minutieux des illustrations (Baucher, Beudant, Saint-Phalle, Fillis …) montre des chevaux passageant et piaffant avec  un relèvement presque égal des deux membres au soutien, et une base diagonale d’appui plus ouverte par l’arrière que l’aplomb régulier en station libre ! Ils ne se trouvent donc pas sur des bases courtes et dans l’équilibre instable qui caractérise le rassembler. L’élévation des antérieurs provient de l’interdiction d’avancer et de l’orientation  quasi-verticale de l’encolure ( les muscles reliant la tête et  l’encolure au memebre exercent leurs tractions vers le haut). L’élévation exagérée des postérieurs est due à l’affaissement du dos qui s’accompagne d’un retrait des jarrets ; se soustrayant ainsi au reflux des masses qu’entraîne la compression du bout de devant, les postérieurs n’ont aucune raison de l’accuser par des gestes bas …. Ils ne portent pas !

Les sauts

Avec un cheval qui, au plus fort du rassembler, lâche son dessus et dérobe ses jarrets, comment envisager le moindre saut ? U cheval qui ne coule pas les postérieurs sous lui ne peut détacher les épaules du sol qu’en renversant son dessus par contraction brutale de tous les muscles qui le garnissent. Ce ne sont pas les postérieurs qui viennent sous la masse, mais les épaules qui, arrachées du sol, se trouvent attirées au-dessus des postérieurs … la gracieuse « pesade » tourne au vulgaire « pointer ». La « destruction des forces instinctives » du cheval menant en l’occurrence à une défense … l’air se trouve rejeté et sombre dans l’oubli.

La pesade, cet air relevé qui suppose un rassembler total et dont découlent tous les sauts … la pesade disparaît comme par enchantement … elle est remplacée par une « courbette », qui n’a rien à voir avec celles des Anciens et consiste en un « cabrer » sur commande ! (Philippe Karl)

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